14 mai 1956
Ce matin, sans surprise, je me suis vu signifier mon inculpation pour assassinat. D'autres éléments à charge, en plus du couteau, ont été mis sur la table, notamment mon pull beige, que je portais ce soir-là, où ils ont trouvé des tâches de sang de la victime et des traces d'essence. Le juge d'instruction parle de mon cynisme en exhibant la lettre que j'ai envoyé à Marie-Louise depuis l'Algérie. Toutes ces preuves sont étiquetées et cachetées de cire rouge, comme autant de gouttes de sang... Suivant les conseils de mon avocate, je reconnais les faits, en soulignant mon amnésie totale à la suite de cette soirée, expliquant ainsi l'envoi de la lettre. Maître Perlain met en avant mon dossier médical qui indique très clairement que je suis atteint de schizophrénie. Mais à l'issue de cette audience, si mon avocate se veut optimiste, je sens que mon sort est scellé.