1er avril 1956

Cette fois on y est! On a débarqué ce matin à l'aube.  Je m'attendais à trouver le grand soleil, mais le ciel est gris et bas comme à Toulon. Vu sous cet angle, c'est pas Alger la blanche, mais Alger la grise...    Ce que j'en vois, ça a tout d'une ville européenne. D'ailleurs, en ce matin blafard, je ne vois que des blancs. Enfin... des blancs kakis. Les bidasses contrôlent tout. Donner autant de pouvoir à des crétins comme nous, c'est de la folie pure. On a pris nos quartiers dans une caserne assez confortable sur les hauteurs de la ville. -Inutile de déballer vos paquetages, on va pas rester longtemps. Nous dit le jeune lieutenant Polky. Enfin un peu de temps pour glander en cet après-midi algérien. Un peu de temps pour penser au fessier généreux de Marie-Louise. Première branlette en terre africaine!VERSION_AUDIO_18