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L'écrivain d'eau douce
18 avril 2010

13 avril 1956

e41C'est parti! A six heures ce matin, on a décampé direction Constantine. La batterie est officiellement en réserve, mais en coulisse, il paraît que l'état major ne supporte plus les conneries de Polky. Demez fume une goldo à côté de moi dans le GMC. Il sait bien que j'aime pas ça. Il adore me faire chier. Sur le trajet, on ne compte plus les baraques incendiées. Y'a même des hameaux entiers qui sont partis en fumée. On arrive à Constantine. C'est très beau. Ces maisons perchées sur des falaises, avec un grand pont très haut, ça me fait penser à Ronda en Andalousie. Cette ville que j'avais parcouru en calèche avec Jocelyne il y' a quatre ans. Ce jour là, elle était resplendissante avec ses petits gants blancs sous le soleil andalou. Aujourd'hui, la lumière et la chaleur du soleil algérien sont aussi enthousiasmantes. Les filles pieds-noirs sont toutes encore plus jolies que Jocelyne. Certaines ont aussi leurs petits gants blancs. Mais il y'a une lueur inquiétante dans leur regard. Une lueur qui s'accentue quand elles voient les trous de bastos de mitrailleuse dans les portières du GMC, vestiges de l'embuscade des Aurès. Il y' a des barrages partout, ce qui accentue encore la tension. On nous a cantonné sur un terrain aride à l'écart de la ville. Je dors dans mon camion, car j'ai du mal à digérer le cassoulet, et je lâche des pets abominables. Du coup, les autres m'ont viré de la tente.                                                                                                                                                         

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