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L'écrivain d'eau douce
28 avril 2010

5 avril 1956

On est arrivés dans les Aurès ce matin. C'est plutôt montagneux. L'endroit idéal pour une embuscade. On s'est installé dans une espèce de bergerie à moitié en  ruines. ça sent la bique. Je déteste tout ce qui est ovin. Mais bon, on est tous tellement crevés de notre nuit blanche sur la route, qu'on fait pas les difficiles. On s'allonge sur les lits de camp pour une sieste bienvenue. Et puis le soir, on nous réveille brutalement à grands coups de pompes dans nos pieux. Rassemblement, contrôle des paquetages. Ils nous font mettre à poil. C'est tout juste si ils regardent pas le contenu de nos anus! Après plusieurs recomptages des armes et des munitions, on finit par avoir quelques indiscrétions. Un aspirant s'est fait la malle avec toute une cargaison d'armes, et a rejoint des maquisards communistes. ça se serait passé dans la région d'Alger. Nous, on se marre, mais les pouilles sont livides. Demez lance ce commentaire désespéré: -Putaingue! Si les officiers vireu cocos, on a plus qu'a remballéeu le matosseu et seu barrer d'ici! Putaingue de ta mèreu!!! Ils nous font signer une déclaration sur l'honneur comme quoi on est pas cocos! Je suis sûr que l'aspirant en question avait aussi signé ce genre de truc... Et puis l'honneur,ici tout le monde est assis dessus... L'honneur! J'ai du mal à me retenir de rigoler...   

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